1. |
Rupes Recta
02:46
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De quarts en cercles parfaits
Aux confins de mes yeux lunaires
Je porte les traces de son passage
Comme autant de sentiers délaissés
Et même la rétine depuis longtemps cramée
Je persiste encore à écouter ses chroniques
En bon illuminé
L’ennemi est intérieur
Déambulant au rythme de ses bâillements
C’est lorsque je le crois finalement endormi
Que de cette couronne frappée de son sceau
Tinte le glas de mon appétence
Et c’est avec dégoût que je reste
L’unique acteur et spectateur
D’un combat insignifiant
Et pourtant si envahissant
Hier et demain, encore
Croisade à l’épreuve de l’égo
Afin de seriner ses verbes au souverain déchu
Fantassins de la discorde
Lièvres aux bottes de plomb
Portez l’étendard
Vous seuls me justifiez
Sans haine ni violence
Portraits flous d’une vanité
Arpentant des sillons déviants
Apprivoisée mais jamais vraiment domptée
De ces doigts vindicatifs
Le monarque au blanc manteau
Ne fera jamais que condamner
Son propre crime de lèse-majesté
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2. |
Déjà-vu
02:19
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Je trace la courbe du temps
Acclamé des flambeaux du désir
Cortège de tempes vibratiles
À la rencontre du jour et de la nuit
Déchaînement sauvage des désirs
Tant que je ne vois pas je crois
Aux temps suspendus tout est admis
Dilution lente du plaisir
Abandon musculaire
Stase des humeurs
Autant de promesses
S’évanouissant en soupirs
Responsabilités mortes-nées
Eclipse presque complète de toute raison
Sous un manteau de pénombre
Oublié du jugement des lumières
Le lâche et son forfait
À jamais réunis
Être son propre bourreau
Sous ses yeux, réprouvé
Châtiment circulaire
Pour regrets infinis
Aussi tragique qu’une fable sans teintes
Dans le cercle du condamné
Aucune fuite de lumière
Ne saurait plus l’éclairer
Se traîner en silence
Guidé par la clarté de ses maux
Traces en perpétuelle réécriture
Déjà-vu écrasant d’évidence
Mais qu’est-ce que je dois faire
Pour me forcer à voir
Ce que j’ai toujours regardé ?
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3. |
CXXX
01:23
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J'essaie d'étouffer la crampe
Ces flammes me lèchent le ventre
Les profondeurs m'appellent
Mélancolie incurable, brûlure de l'âme
Une seule réponse : la violence sourde et aveugle
Je contraindrai mes organes, j'avalerai, nymphomane
Charognard carnassier, gonflé d'acidité
J'ai violé mon corps, et j’ingurgiterai encore
Comme un porc, cramoisi, dans un ignoble effort
Comme un porc, enragé, je dévore sans remords
C’est un raid éclair qui se trame dans mes veines
Anesthésie des pulsions pour faire de moi un pion
Sarcophage de chair qui lentement m’absorbe
À en perdre l’esprit
J’en suis réduit
Overdose de subversion
Pour une vie de submersion
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4. |
Entre Chiens Et Loups
02:52
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De l’ombre des mensonges
Tapi dans des méandres d’ignorance
Il observe le troupeau
Se muer dans la colline
Fluide visqueux léchant les sillons du passé
Sous les yeux acerbes et envieux
De deux ennemis du présent
Entre chiens et loups,
Qui saurait nous séparer
Tutoyant la noirceur d’un futur presque passé
Une attente en soupirs
alors que la lumière faiblit
Semblables et pourtant tellement différents
Le moment approche où une fois de plus
Nous ne ferons qu’un
Menteurs et protecteurs
Au déclin de la nuit et du jour
Pour seulement quelques instants
Nos différences estompées
Entre chiens et loups
Les crocs plantés dans la sève
Tu ne vois plus nos balafres
Car d’eux ou de nous
Impossible de nous défaire
Porte la lumière
Les pupilles encore dilatées
La fugacité de ton passage
Une éternité de violence
Et quand ne subsiste
Que le ballet des rétines incandescentes
Héritières des dernières
Morsures du soleil
Le plomb fondu des cieux
S’abat sur nos différences
Car d’eux ou de nous
Impossible de nous défaire.
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5. |
Aeon
01:19
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6. |
Kairos
02:18
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Dépouillé et haletant
Les poings crispés par le temps
Chasseur de longueurs délayant ses humeurs
Effrayé des cieux, c’est le sol qui m’attire
Toujours le regard bas sillonné de hauts le cœur
Si j’ai les yeux cernés de noir
C’est que j’ai passé tout ce temps
Les mains plongées dans la cendre
À remuer les braises grisâtres
Reliquats d’espoirs
La tête entre les mains
M’asphyxiant de néant
Ne pas pouvoir lâcher prise
Suffoquant de remord
Comateux chronique incapable de le saisir
Paralysie mentale sous le poids de ses os
Le mélancolique est l’homme du Kairos
Ombre planant et décharnée
Tel un fruit pourri, jamais cueilli
Balayant mes chemins
Silencieux nuisible écarté de l’essaim
Aucune aiguille ne saurait mieux m’orienter
Que les battements d’un cœur pour mieux m’y plonger
De la profondeur à l’instant
Retrouver la saveur de mes mornes idées
Le cramponner à la gorge
Le traîner par les cheveux
Et finalement ne plus vouloir raviver le feu.
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7. |
À Cordes Et À Rien
02:48
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De peurs en dissonances
Vers nos regards en confluence
Nous étions bâtisseurs de ruines
Rêveries artificielles
Douces et baignant dans le néon
Le béton coulait sous la danse de la pluie
Léchant le verre et nos corps
À deux mais tous seuls
À cordes et à rien
Exécutions programmées
Chaque semaine en pointillé
Comme autant de plaies sciemment infligées
Pour enfin comprendre comment les suturer
Acclimatés à l’obscurité
Je dégustais la confusion
De tes failles dressées de pourpre
Sillonnant cette pâleur
Dévoilant tes humeurs
À deux mais tous seuls
À cordes et à rien
Moi qui croyait ne plus y songer
L’avidité continue de m’y plonger
Harmonies désastreuses
Échos de Prométhée
À chaque pensée chassée
C’est un regret dégurgité
D’esquisses en réminiscences
Vers tes stigmates en convalescence
Comme le cours des larmes
A rejoint ce fleuve de pluie
C’est avec ferveur que j’aspire
À dissoudre le trait de ton soupir
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MEÜTE Bordeaux, France
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